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Transformer le poison en remède

July 14, 2021
Par Fukue Yamada

J’avais 18 ans lorsque j’ai entendu parler du bouddhisme de Nichiren Daishonin par le biais de ma tante. Même si je n’étais intéressée par aucune religion, elle m’a ardemment encouragée à découvrir celle-ci, et j’ai alors décidé de l’essayer. Bien qu’à moitié convaincue, plus je récitais Gongyo* et Nam-myoho-renge-kyo*, et que j’étudiais les écrits du Daishonin, plus je ressentais le pouvoir de la pratique bouddhique. J’ai donc adhéré à la Soka Gakkai au Japon et poursuivi dans cette voie. 

Après avoir eu mon deuxième enfant, mon époux, qui était également membre de la Soka Gakkai, a reçu un ordre de mutation professionnelle à Taiwan. C’était la première fois que je me rendais à l’étranger. Une fois arrivée à destination, soutenue par de nombreux pratiquants locaux, j’ai pu commencer une nouvelle vie sans inquiétude. À l’époque, Taïwan était soumise à la loi martiale1 et, par conséquent, nous ne pouvions pas organiser librement de grandes réunions de groupe. Malgré tout, avec quelques membres, nous nous sommes rassemblés, avons récité Daimoku* et étudié les écrits bouddhiques ensemble. J’ai pu initier une dame, nommée Lai, à la pratique bouddhique. Celle-ci s’occupait de ma fille pendant que j’allais étudier le mandarin dans une école. Lai a finalement adhéré à la SGI. En 1987, la loi martiale a été levée à Taiwan, et nous avons pu mener librement des activités de la SGI. Lai a initié son fils et sa fille au bouddhisme de Nichiren Daishonin, ainsi que sa sœur, et ces derniers ont aussi rejoint la SGI par la suite. Ses deux enfants se sont mariés, et Lai est devenue grand-mère. Elle a vécu une vie très heureuse, et est décédée en 2016 à l’âge de 86 ans. Lorsque mon époux et moi avons visité Taiwan en 2017, des membres de sa famille nous ont accueillis, et nous avons pu faire un Gongyo* commémoratif en sa mémoire. Même encore à présent, nous demeurons en contact avec les proches de Lai en tant que famille élargie de la SGI.

Après avoir vécu à Taiwan pendant cinq ans, mon époux a reçu un ordre de mutation pour aller travailler à Hong Kong. Nous avons été impressionnés de voir avec quelle liberté les gens pouvaient y pratiquer le bouddhisme. Avant la rétrocession de la gouvernance britannique à la Chine en 1997, le président de la SGI, Daisaku Ikeda, s’était rendu à Hong Kong presque chaque année dans le but d’y encourager les pratiquants. Témoin des efforts déployés par M. Ikeda pour contribuer au mouvement en faveur de la paix, tout en encourageant de tout cœur chaque membre et ceux qui œuvraient en arrière-scène, j’ai décidé de suivre ce grand mentor et de pratiquer le bouddhisme de Nichiren Daishonin pour le restant de mes jours.

Après la rétrocession de Hong Kong à la Chine en  1997, le développement de l’agence de voyages de mon époux est devenu difficile. Afin de saisir de nouvelles opportunités, nous avons immigré au Canada en 1999. Pour gagner notre vie, nous avons ouvert un gîte à Niagara-on-the-Lake. Mon époux et moi avons transmis la pratique bouddhique à neuf personnes, dont six ont reçu le Gohonzon*. Parmi ces six amis, j’en avais rencontré trois pendant que j’étudiais l’anglais en tant que langue seconde [ALS] au Collège Niagara.

Fukue et son mari, Kazuo.

Puis, de 2005 à 2010, mon époux et moi avons œuvré en tant qu’employés de la SGI du Canada au Centre éducatif et culturel de Caledon. C’est également au cours de cette période que l’on m’a diagnostiqué un cancer du sein. J’ai dû retourner au Japon pendant environ un an pour y subir une intervention chirurgicale ainsi qu’un traitement par chimiothérapie et radiothérapie. Mme Elizabeth Izumi2 m’a encouragée par ces mots : « Récite Daimoku pour vaincre cette maladie! » Ma famille et moi avons récité Nam-myoho-renge-kyo* ensemble, en unité, avec la détermination que je parvienne à une condition de santé encore meilleure qu’avant l’apparition de mon cancer, et que je puisse transmettre ma victoire à Daisaku Ikeda. 

Trois semaines après le début de mon traitement, tous mes cheveux étaient tombés et mon organisme s’était détérioré. La tomodensitométrie démontrait que le cancer n’avait aucunement diminué, si peu que ce soit. J’étais affreusement déçue. Cependant, ma fille m’encouragea par ces mots : « La tumeur n’a pas grossi, c’est donc une bonne chose. Je suis sûre que le cancer est en train de se désagréger à l’intérieur. » J’ai alors changé d’attitude et je me suis lancé le défi de réciter de nombreux Daimoku. Grâce aux prières et aux encouragements de mon entourage, j’ai réussi à rester positive et à me relever à chaque fois que je me sentais découragée durant mon combat contre le cancer. 

J’ai dû porter des perruques pendant environ un an à cause de la perte de mes cheveux, et quelques personnes m’ont même demandé où j’étais allée me les faire couper. Elles ne s’étaient pas aperçues que je portais une prothèse capillaire et que je me battais contre le cancer. Certaines désiraient même savoir où je les achetais. En définitive, je suis devenue très populaire grâce à mes perruques!

Durant les trois derniers mois de ma chimiothérapie, le cancer a diminué, passant de 2,5 cm à 4 mm. Ensuite, j’ai terminé tous mes traitements et je suis désormais en bonne santé. J’ai vaincu mon cancer depuis 13 ans déjà, et j’ai réalisé que cette maladie avait été mon plus grand bienfait. Ainsi, grâce au cancer, je me suis fait beaucoup de nouveaux amis mais surtout, je suis à présent en mesure de soutenir les autres grâce à ma propre expérience.

Après avoir pris notre retraite en tant que membres du personnel du Centre éducatif et culturel de Caledon, mon époux et moi avons déménagé à Toronto. Aujourd’hui, je passe chaque journée à mener des activités de la SGI, à effectuer du bénévolat et à rencontrer de nouvelles personnes avec lesquelles je crée des liens d’amitié. J’apprécie absolument et pleinement chaque journée. Cela fait maintenant 54 ans que j’ai commencé à pratiquer le bouddhisme de Nichiren Daishonin et j’ai surmonté de multiples obstacles. Je suis tellement reconnaissante d’avoir rencontré la pratique bouddhique, ainsi que M. et Mme Ikeda, et j’apprécie du fond du cœur les membres de l’organisation avec lesquels je partage joies et peines. 

Je profite d’ailleurs de ce témoignage pour citer quelques mots d’encouragement de mon mentor, le président Ikeda :

Pratiquer le bouddhisme de Nichiren, réciter Nam-myoho-renge-kyo, nous permet de transformer positivement l’ensemble de ces souffrances, selon le principe de changer le poison en remède. Le poison de la souffrance se transforme en remède de la joie. En raison du principe selon lequel les désirs terrestres mènent à l’illumination, la souffrance devient illumination et bonheur. Plus notre difficulté ou notre peine est grande, plus nous pouvons la changer en un grand bonheur. Tel est le pouvoir du Daimoku. C’est pour cela que ceux qui récitent Nam-myoho-renge-kyo ne connaissent pas la peur. Il n’y a aucune raison d’avoir peur.3

En guise de conclusion, je voudrais mentionner une question que la rédaction de la revue New Century a posée à mon mari, Kazuo : 

« M. Yamada, pouvez-vous informer nos lecteurs de ce que vous avez ressenti lorsque votre épouse a été diagnostiquée avec un cancer? » 

Ce à quoi, mon conjoint a répondu : 

« Je ne pouvais pas m’empêcher de penser au pire scénario possible. Mais alors que j’approchais du 40e anniversaire de mon début de pratique bouddhique cette année-là, j’ai profondément ressenti que c’était le moment et l’occasion de transformer notre karma de santé familial. J’ai alors pris la décision de commencer à réciter Daimoku le plus sérieusement et sincèrement possible à compter de ce jour-là. »


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1 La loi martiale est l’imposition d’un contrôle militaire direct sur les institutions civiles établies par un gouvernement.

2 Conseillère exécutive de la SGI du Canada.

3 La sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, éditions ACEP-Arcueil, p. 122. 

* Consulter le glossaire en troisième de couverture.