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Maîtriser son esprit

July 14, 2021

Par Angela Wong

Je me rappelle d’avoir assisté à des récitations de Daimoku* à la maison de ma tante, Sandy, et de mon oncle, Henry, et d’avoir colorié avec les autres enfants pendant ces rencontres. Même si ma tante et mon oncle m’ont amenée à des réunions de la SGI, ce n’est que des années plus tard qu’une amie de ma mère lui a fait connaître la pratique bouddhique. Pour ma part, je m’y suis mise pendant que j’étais au secondaire, en 2000. Le moment décisif pour ma famille, en ce qui a trait à la foi bouddhique, a eu lieu en 2002 lorsqu’elle a fait face à une action en justice en lien avec un accident d’auto. L’affaire a traîné pendant six ans et semblait se diriger vers une bataille sans fin. Il était question que je parte en 2009 terminer ma dernière année d’université en Australie, mais je ne voulais pas laisser les miens aux prises avec cette douloureuse poursuite. C’est alors que ma mère et moi avons pris la décision de réciter Nam-myoho-renge-kyo pour qu’en décembre 2008, la bataille juridique soit réglée. Nous avons trouvé un meilleur avocat et, finalement, la partie adverse a accepté un accord. La procédure a été clôturée et nous avons payé un dédommagement incroyablement bas comparativement au montant suggéré en premier lieu. Pour notre famille, cela a été la principale preuve factuelle, voire le plus grand bienfait, que nous a apporté notre croyance dans la Loi mystique de Nam-myoho-renge-kyo. J’ai, par conséquent, pu partir en Australie l’esprit tranquille.

En 2010, après avoir terminé mes études en Australie, j’ai fait une demande d’admission à l’Université Soka du Japon au programme Bekka, soit une session intensive d’apprentissage de la langue japonaise. J’ai terminé le programme d’un an là-bas, puis je suis retournée à Calgary en 2011, avec une détermination renouvelée d’œuvrer pour kosen rufu* au Canada. En 2012, j’ai rencontré Paul. Nous nous sommes mariés en 2013 et avons démarré une entreprise de restauration ensemble. En août 2017, mes beaux-parents étaient à bout souffle, et leur entreprise de restauration de Vancouver leur causait des problèmes de santé. Paul et moi avons décidé de quitter Calgary et de déménager en Colombie-Britannique afin de les aider. Toutefois, nous devions d’abord vendre notre restaurant avant de les rejoindre. Notre commerce a été en vente pendant près d’un an, mais ne trouvait pas d’acheteur. Le plus grand défi n’était pas que l’entreprise ne se vende pas immédiatement, mais résidait plutôt dans mon incertitude et mon obscurité fondamentale. J’ai donc décidé d’employer la stratégie du Sûtra du Lotus pour me sortir du tourbillon de doutes, d’appréhension et de peur dans lequel je me trouvais. J’ai récité d’abondants Daimoku* pour maintenir un état de vie élevé, et j’ai étudié le Gosho* avec tout mon cœur. Le passage suivant n’a cessé de m’accompagner tout au long de cette période :

Ce que nous appelons la foi n’a rien d’exceptionnel. La foi consiste à se fier au Sûtra du Lotus, à Shakyamuni, à Maints-Trésors, aux bouddhas et aux bodhisattvas des dix directions, aux dieux célestes et divinités bienveillantes, et à réciter Nam-myoho-renge-kyo, de la même façon qu’une femme chérit son mari, qu’un homme donne sa vie pour son épouse, que des parents refusent d’abandonner leurs enfants ou qu’un enfant refuse de quitter sa mère.1

Au début, lorsque nous avons mis notre restaurant en vente, nous avons reçu un grand nombre de demandes pour le visiter. Pourtant, chaque fois que je rencontrais quelqu’un qui semblait intéressé, je désirais secrètement qu’il ne l’achète pas. Je ne voulais pas vendre à n’importe qui. J’ai donc prié avec le but que notre précieuse entreprise crée de la valeur dans la vie du futur acquéreur. En décembre 2017, j’ai rêvé que c’est mon frère qui achetait, et je me rappelle avoir senti un grand soulagement à l’idée que le restaurant serait entre de bonnes mains. Toutefois, de retour à la réalité, je me suis aperçue que cela ne serait pas possible étant donné la situation dans laquelle il se trouvait à ce moment-là. En juin 2018, mon frère, Chris, a assisté au séminaire du Groupe des jeunes hommes au Centre éducatif et culturel de Caledon, et ma mère s’était également inscrite au séminaire chinois. J’aurais également aimé participer à un séminaire mais, comme j’étais enceinte, ce n’était pas le moment idéal. J’ai toutefois remarqué qu’une session à laquelle je pourrais assister était prévue pour les éducateurs au mois d’août. Étant donné qu’il ne s’avérait pas nécessaire d’être dans le domaine de l’enseignement pour s’y inscrire, j’ai demandé à mon mari si je pouvais y aller. Il n’a pas refusé, mais était hésitant. Je lui ai assuré que nous pourrions avoir vendu notre restaurant à ce moment-là et que si ce n’était pas encore fait, nous pourrions aisément le fermer pendant quatre jours. Il a accepté et j’ai pu participer au séminaire des éducateurs. J’étais alors enceinte de 34 semaines de Willow, ma seconde fille.Elle a eu la chance de participer avec moi, dans mon ventre, à ces activités.

Une semaine avant mon départ pour Caledon, quelques personnes ont manifesté un sérieux intérêt pour l’achat de l’entreprise, y compris mon frère et son partenaire. Le deuxième jour de mon séjour à Caledon, ces derniers ont signé l’offre d’achat. En apparence, j’étais heureuse mais, au fond de moi mon obscurité fondamentale s’activait à plein régime. Il restait encore deux semaines avant que l’affaire ne soit officiellement conclue, et mon esprit était perturbé. Il y avait des nuits où je demeurais éveillée dans mon lit en pensant à ce qui ne fonctionnerait pas dans cette transaction. Je me disais qu’il aurait été plus facile de vendre l’entreprise à un étranger, ce qui m’aurait évité de me préoccuper autant de ce qu’il adviendrait par la suite. 

Comme c’était mon frère l’acheteur, je tenais à m’assurer personnellement que tout soit bien en place afin qu’il ait un très bon départ dans sa nouvelle aventure. J’ai alors trouvé du réconfort dans les écrits du président de la SGI, Daisaku Ikeda, et dans cet extrait d’une lettre de Nichiren Daishonin :

Par conséquent, quand vous récitez ou lisez ‘‘myoho’ et ‘‘renge’’, vous devez faire surgir la foi profonde que ‘‘Myoho-renge-kyo’’ est votre vie elle-même.2

Je voulais devenir maître de mon esprit plutôt que de le laisser être le mien. J’ai ainsi pris conscience que ce ne sont pas nos problèmes qui sont la cause de notre souffrance, mais le point de vue que nous adoptons, faisant en sorte que notre esprit emprunte une spirale négative. En récitant d’abondants Daimoku avec cette idée en tête, j’ai pu transformer mes inquiétudes, telles des lames de fond dans lesquelles je me noyais, en de rassurantes vagues qui échouaient doucement à mes pieds. J’ai compris que mes émotions négatives étaient des manifestations de mon obscurité fondamentale, laquelle cherchait à m’écarter de mon but. Ensuite, chaque fois que le doute réapparaissait, je revenais à mon noble vœu de départ : « Si l’entreprise crée de la valeur pour mon frère et son partenaire, l’affaire se conclura de façon positive. »

Je suis heureuse de dire que le 18 août 2018, mon frère et son partenaire sont officiellement devenus les propriétaires du restaurant, et que le moment s’est avéré être le meilleur pour notre famille. Pendant que nous nous efforcions de vendre notre entreprise, j’ai trouvé, à Calgary, la sage-femme parfaite en une personne qui était venue dans notre restaurant prendre un thé aux perles. J’ai senti que je contrôlais bien la situation, même si la naissance à la maison de ma seconde fille n’avait pas du tout été planifiée. 

De plus, j’ai pu passer tout ce temps avec ma mère qui avait des problèmes de santé alors que nous étions toujours en Alberta. Je me serais énormément inquiétée si nous avions déjà quitté la province à ce moment-là. En novembre 2018, mon mari, mes deux filles et moi avons tous ensemble déménagé à Vancouver. Maintenant, je me rends compte rétrospectivement à quel point réciter Nam-myoho-renge-kyo, définir des objectifs en lien avec les événements marquants de la SGI et participer sincèrement aux activités bouddhiques avec l’appui de mes chers amis pratiquants a été crucial. Tout cela m’a aidée à passer au travers de mes épreuves tout en instillant en moi l’esprit de ne jamais abandonner. Cela m’a aussi permis d’être en rythme avec le mouvement de l’univers. Depuis, dès que je me fixe une date butoir, je demeure inébranlable, même si mon objectif n’est pas encore tout à fait atteint au moment prévu. Dans son essai, « Sur les épreuves et l’espoir », Daisaku Ikeda cite Oliver Goldsmith, un célèbre romancier irlandais qui a écrit :

Notre plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever chaque fois que nous tombons. 3

La transition entre Calgary et Vancouver s’est effectuée dans la joie bien qu’elle n’ait pas été sans défis. L’un de mes plus grands combats fut de ne pas être propriétaire. Le prix exorbitant des propriétés à Vancouver me décourageait. Malgré cela, avec le soutien indéfectible de mes responsables et leurs encouragements, j’ai récité de puissants Daimoku pour trouver mon château de kosen rufu, un lieu où nous pourrions tenir les réunions de la SGI et cultiver la joie et les amitiés sincères dans notre communauté. Je termine donc mon témoignage avec beaucoup de bonheur, car nous avons pu récemment acheter notre maison. Je ne peux m’imaginer où ma vie en serait maintenant si je n’avais pas eu la boussole de la philosophie bouddhique pour me guider. Ma détermination consiste désormais à ne jamais cesser de faire des efforts pour développer et approfondir la bonne fortune éternelle de toute ma famille, dans cette vie-ci et au-delà.

______________________

1 Les Écrits de Nichiren, « Le sens de la foi », p. 1046.

2 Ibid,, « Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie », p. 4.

3 https://tricycle.org/magazine/on-hardship-hope/, traduction libre.

* Consulter le glossaire en troisième de couverture.