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Prêt à affronter des difficultés

11/6/2018

Par Eric Chen

Eric Chen est responsable régional du Groupe des hommes de Mississauga, en Ontario, et c’est en défiant une crise de mi-carrière qu’il a pu  approfondir sa foi bouddhique. Ainsi, tel que préconisé par Nichiren Daishonin : « Considérez le service de votre seigneur comme la pratique du Sûtra du Lotus. C’est ce que signifie [la phrase] : "Aucune affaire de ce monde liée à la vie et au travail n’est en quoi que ce soit contraire à la réalité ultime." »1 Ce passage de gosho* est d’ailleurs l’un des favoris d’Eric qui le chérit depuis toujours au plus profond de son cœur.

En avril 2009, j’ai commencé à œuvrer pour le service informatique d’une grande banque. J’ai toujours fait de mon mieux au travail. Par exemple, je gardais toujours mon cellulaire à portée de la main afin de pouvoir répondre aux courriels et aux appels même tard le soir. Au début, mes performances ont été jugées remarquables, voire exceptionnelles lors de mes évaluations annuelles, et il s’ensuivait une bonne augmentation salariale à la fin de chaque année. Mon but était d’obtenir un poste supérieur comme chef d’équipe. Cependant, il y a environ trois ans, à la suite d’une rotation dans le personnel de direction, j’ai changé de patron et les choses ont commencé à mal tourner. Je ne recevais plus de bons commentaires. En fait, la première année, je n’ai même pas été évalué. Lorsque j’ai tenté de me renseigner à ce sujet, on m’a simplement fourni une réponse stéréotypée par téléphone, et j’ai obtenu un petit bonus ainsi qu’une augmentation de salaire minimale. À ce moment-là, j’ai pensé que la nouvelle direction n’était peut-être pas au courant de mes compétences. J’ai donc pris la décision de lui démontrer que je méritais une meilleure évaluation.

J’ai travaillé avec acharnement pour établir de bonnes relations avec divers groupes d’utilisateurs, des équipes de soutien et des marchands. J’ai continué de m’occuper des membres novices de l’équipe et à rester au fait des développements technologiques. J’ai même instauré une nouvelle procédure qui a éventuellement permis à mon équipe d’augmenter son rendement global. Mon chef de service était très content et en a parlé à la haute direction dont les dirigeants ont tous été très impressionnés. Malgré cela, à la fin de l’année, je n’avais toujours pas d’évaluation favorable. Après de nombreuses frustrations, j’ai commencé à envisager la possibilité de changer totalement mon plan de carrière. J’ai aussi commencé à réciter Nam-myoho-renge-kyo* spécifiquement pour sortir de cette impasse. Une grande frustration et le sentiment d’être bloqué sont devenus ma réalité quotidienne pendant presque deux ans. Puis, au début de 2016, le chef de la direction a annoncé une réduction de 4 % des effectifs de l’entreprise, soit l’équivalent de 2,000 personnes. Certains signes indiquaient que la banque cherchait peut-être à externaliser un ou plusieurs groupes de soutien informatique. Même si notre responsable ne cessait de répéter qu’il ne pensait pas que l’on aurait recours à la sous-traitance, j’étais sceptique et inquiet, mais j’ai résolument continué ma récitation de Daimoku*.

Quelques mois plus tard, mon épouse, Jin, et moi avons pris des vacances, planifiées depuis plus d’un an, et sommes allés à Taiwan, notre pays d’origine, pour célébrer le 80e anniversaire de naissance de ma mère. Après un voyage très plaisant et beaucoup de dépenses, je suis retourné au travail. Aussitôt que je suis entré au bureau, on m’a demandé d’aller rencontrer mon chef de service. Il m’a alors annoncé que, pendant mes vacances, notre service avait été externalisé et il m’a remis l’indemnité de cessation d’emploi standard. Bien que j’aie été bouleversé, je n’ai pas ressenti la moindre amertume. C’était, quant à moi, une simple décision d’affaires qui ne me visait pas personnellement. J’ai demandé à mon responsable ce qui allait lui arriver, puisqu’il n’aurait plus d’équipe à gérer. Il a été surpris et m’a répondu que j’étais le seul de l’équipe à lui avoir posé cette question. J’ai éprouvé beaucoup de gratitude en découvrant que, grâce au bouddhisme, mon état de vie me permettait de penser aux autres même en traversant des moments très difficiles.

La banque a offert une équipe de conseillers en transition de carrière pour aider ceux qui avaient été mis à pied. Une rencontre a immédiatement été organisée pour moi. Entre autres, la conseillère voulait savoir si j’étais inscrit à un site de réseautage professionnel particulier. Quand j’ai répondu que ce n’était pas le cas, elle m’a vivement encouragé à créer un compte, soulignant que c’était une façon formidable d’entrer en communication avec des gens en quête d’avancement professionnel. J’ai quitté tôt cette journée-là. Je me disais que j’avais vraiment besoin de réciter beaucoup de Nam-myoho-renge-kyo * pour surmonter cette épreuve. J’ai prié avec deux objectifs très clairs : obtenir une indemnité de cessation d’emploi équitable et trouver un nouveau poste. Pendant les semaines qui me restaient à travailler au bureau, grâce à ma pratique bouddhique et l’aide d’amis, j’ai pu négocier un bien meilleur programme d’incitation au départ. J’ai également entamé ma préparation à une recherche d’emploi optimale, dont la création recommandée d’un compte sur le réseau professionnel.

Mon dernier jour de travail a été le 29 juillet 2016. Après mon départ, j’ai commencé une campagne de Daimoku* encore plus vigoureuse. Je savais que ce ne serait pas facile de trouver un bon emploi bien rémunéré et offrant des possibilités d’avancement. Le marché du travail était orienté presque exclusivement vers de jeunes professionnels ou de nouveaux arrivants qui détenaient une expérience et des compétences équivalentes pour un salaire moindre. Cela en soi représentait un immense défi! Les résultats de ma première semaine de recherche d’emploi à temps plein  furent décevants : seulement quelques postes décents étaient disponibles. J’étais très conscient que Nam-myoho-renge-kyo* était la clé qui me permettrait d’effectuer une percée et que le Gosho* était ma boussole. Résolu à ne pas me laisser vaincre par des sentiments négatifs, j’ai récité d’abondants Daimoku*. J’ai aussi relu diverses lettres de Nichiren qui sont importantes, plus particulièrement celles adressées à son proche disciple, Shijo Kingo, pour l’encourager alors que ce dernier faisait face à de graves difficultés. Le passage suivant m’a beaucoup motivé : « Aussi troublée que soit l’époque à venir, je prie pour que le Sûtra du Lotus et les dix filles rakshasa2 vous protègent tous. Je prie ainsi avec autant de ferveur qu’il en faudrait pour produire du feu avec du bois humide ou tirer de l’eau d’un sol desséché. »3

Produire du feu avec du bois humide ou tirer de l’eau d’un sol desséché sont deux choses impossibles, mais l’impossible n’existe qu’aux yeux du commun des mortels. Le Daishonin affirme qu’avec une forte détermination et Nam-myoho-renge-kyo*, on peut transformer l’impossible en possible. Il n’y a donc rien d’impossible dans le royaume de la Loi merveilleuse. C’est à nous de décider si nous allons vaincre ou être vaincus. Néanmoins, même avec des Daimoku* empreints de détermination, rien n’est arrivé pendant environ un mois. Naturellement, je me sentais frustré. Mais, en tant que pratiquant de ce bouddhisme, je savais que mon découragement était seulement l’œuvre des fonctions démoniaques de ma propre vie. Chaque matin, je prenais à nouveau la résolution de surmonter les obstacles et je priais vigoureusement avant d’entreprendre ma recherche d’emploi. J’ai pris la détermination de ne jamais être défait et, dès que je me sentais déprimé, je me mettais à réciter davantage.

Un matin, j’ai trouvé en ligne une invitation à contacter un ancien collègue à partir de mon compte de réseautage. Nous avons échangé des messages; j’ai expliqué ma situation et je lui ai demandé de passer le mot pour moi. Il a mentionné qu’il avait apprécié mon travail quand je soutenais son équipe et qu’il serait ravi de me recommander auprès de recruteurs qu’il connaissait. Il leur a fait parvenir mon curriculum vitæ. En moins d’une heure, l’un d’eux m’a répondu qu’il ne faisait plus partie de l’équipe de recrutement, mais qu’il avait remis mon curriculum à un recruteur de sa banque dès le lendemain. Dans les jours qui ont suivi, j’ai reçu un appel de ce dernier qui m’a dit que cette banque montait une nouvelle structure de soutien informatique et qu’il croyait que je serais le candidat idéal pour ce service. Il a, dès lors, organisé une entrevue pour moi et envoyé mon cursus à d’autres responsables du recrutement de la banque. Entre-temps, j’ai reçu l’appel d’une recruteuse que mon ancien collègue avait contactée. Même si elle n’avait rien à m’offrir dans l’immédiat, elle a pris le temps de m’apprendre quelques stratégies utiles afin que mon curriculum vitæ traverse plus facilement la structure organisationnelle et se rende jusqu’aux gestionnaires responsables de l’embauche. Elle m’a également donné quelques conseils pour les entrevues.

Quelques jours plus tard, je me suis présenté à une entrevue qui, malheureusement, ne s’est pas bien déroulée. Je me suis senti épuisé et déçu. Toutefois, j’ai pris ce revers de façon positive et utilisé cet échec pour mieux me préparer pour les prochaines rencontres. La suivante a eu lieu quelques semaines plus tard. Lorsque le cadre recruteur me conduisait à l’endroit où s’effectuerait l’entretien, je suis tombé sur un ancien collègue. Nous avons échangé quelques mots et j’ai appris qu’il travaillait maintenant sous la direction de ce gestionnaire. Le ton fut donné quand ce dernier m’a confié qu’il avait entendu de bons commentaires à mon sujet de la part de mon ancien collègue. Cela m’a rendu très confiant et mon attitude positive a fait en sorte que l’entrevue soit un succès. Dès mon retour à la maison, je me suis installé devant mon Gohonzon* et j’ai récité Nam-myoho-renge-kyo* avec une profonde gratitude pour toutes les forces protectrices qui s’étaient manifestées en réponse à mes prières. J’ai aussi prié pour le bonheur de tous mes collègues et de tous les parfaits inconnus qui m’avaient aidé durant ma recherche d’emploi.

Une semaine plus tard, je recevais une offre de cette banque. La tâche et le salaire correspondaient tous deux à ceux de mon dernier poste! J’étais abasourdi par cette nouvelle. Il m’avait fallu seulement deux entrevues et à peine plus de deux mois pour trouver un bon emploi, en pleine récession, alors que la tendance générale dans mon domaine d’activités était à la réduction de personnel. En discutant avec mon ancien directeur et chef d’équipe, j’ai su que certains de mes collègues avaient obtenu des emplois au sein de l’entreprise de sous-traitance choisie par mon ancien employeur, mais qu’ils avaient dû accepter un salaire moindre et une ancienneté réduite. J’étais le premier parmi notre équipe pancanadienne de 50 techniciens à trouver un poste équivalent. Mes anciens collègues étaient tous surpris que j’aie pu retrouver de si bonnes conditions en si peu de temps. Voilà certes une preuve de la protection du Gohonzon* permettant de démontrer sans aucun doute la puissance de Nam-myoho-renge-kyo*.

Finalement, la perte de mon travail s’est soldée par plusieurs bienfaits, dont certains d’ordre financier. Ayant trouvé un poste avant d’avoir épuisé mon indemnité de départ, j’ai pu payer les dépenses supplémentaires reliées à notre voyage ainsi que les derniers versements de mon prêt automobile. De plus, mon nouvel emploi ne débutant que dans trois semaines, j’ai pu prendre le temps de rendre visite à des pratiquants de la SGI, activité dans laquelle j’avais pris un peu de retard. J’ai aussi réussi à compléter un projet de rénovation de ma maison que j’avais entrepris deux ans auparavant, mais que je n’avais jamais terminé faute de temps.

Mon nouvel environnement professionnel constitue aussi une nette amélioration; il y a beaucoup plus de communication et de collégialité que dans mon ancien emploi. Dans le but de favoriser la cohésion dans cette nouvelle équipe, nous avons institué la pratique de rencontres quotidiennes au cours desquelles nous parlons de nos problèmes, de nos préoccupations et de nos défis. Mon nouveau gestionnaire rencontre même chaque semaine individuellement chacun d’entre nous. Désormais, je ne me sens plus sous-évalué ou coincé dans une impasse.

Depuis que, jeune homme, je suis arrivé au Canada, j’ai surmonté plusieurs défis grâce à ma pratique bouddhique. Venir à bout de chaque obstacle m’a permis de solidifier davantage ma croyance. Par contre, je trouve que cette fois-ci est particulièrement importante. Cette crise de mi-carrière est survenue après que j’eus accepté une importante responsabilité au niveau régional au sein de la SGI. Je crois que cela a testé ma foi et a également été l’occasion de la développer encore plus afin de mener une vie victorieuse et de réaliser ma mission pour kosen rufu*. Comme le dit Nichiren Daishonin : « Accepter est facile; persévérer est difficile. Mais la bouddhéité réside dans une foi constante. Ceux qui observent ce Sûtra devraient être prêts à affronter des difficultés. Il est cependant certain qu’ils "atteindront rapidement la Voie inégalée du Bouddha". »4 Il y aura toujours des obstacles qui surgiront. Mais avec une forte détermination et d’abondants Daimoku*, je sais que je surmonterai chacun des défis rencontrés et démontrerai à chaque fois le pouvoir de ce bouddhisme.  

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1 Les Écrits de Nichiren, p. 914-915. 

2 Rakshasa: Dix filles rakshasa : les divinités protectrices décrites dans le (26e) chapitre « Dharani » du Sûtra du Lotus sous le nom les « dix filles rakshasa ». Elles firent le serment de protéger les pratiquants du Sûtra du Lotus. 

3 Les Écrits de Nichiren, p. 448. 

4 Les Écrits de Nichiren, p. 472. 

* Consulter le glossaire en troisième de couverture.